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14/04/2004,
Luang Prabang

Voilà maintenant une semaine que nous sommes au Laos, et le changement est radical après un mois et demi passé au Vietnam. On a eu du mal à rester zen pendant les vingt-cinq heures de bus qu'a duré le trajet entre Hanoï et Vientiane : interminable et assez effrayant car le chauffeur n'était pas ce qu'on appelle prudent, et on a même failli avoir un accident. Le plus folklo reste les bagages, que le conducteur avait entassé au fond du bus sur au moins trois rangées, nous obligeant à nous tasser comme des sardines à l'avant. On s'est demandé pourquoi il n'utilisait pas les soutes, puis au premier arrêt on a compris. Un trafic de je-ne-sais-trop quelles marchandises (dont des produits frais qui ruisselaient) à destination du Laos que le conducteur a planqué dans les soutes, et une partie sous nos sacs. Bref le passage à la frontière s'est quand même bien passé, il a dû graisser la patte d'un ou deux douaniers pour qu'ils n'y regardent pas de trop près; après une heure trente de déambulations entre les postes frontières on est enfin reparti.

Vientiane nous a beaucoup plu après la frénésie des grandes villes vietnamiennes. Calme, reposante, très peu de circulation, Vientiane tient plus de la petite bourgade de province que d'une capitale sud asiatique.
Les temples du Laos sont magnifiques, très ouvragés et en parfait état, grâce notamment aux aides internationales qui représentent souvent plus de la moitié du budget annuel de l'état (quand elles ne sont pas détournées à des fins plus obscures). Les Laotiens sont adorables, souriants et toujours prêts à aider les touristes en déroute, on avait presque oublié que ça pouvait exister. Enfin on n'est plus toujours sur nos gardes à nous méfier de tout le monde, et c'est plutôt agréable. Seul le temps nous joue des tours puisqu'il faut se réhabituer à une chaleur caniculaire, il fait entre 30 et 40 degrés la journée et avril est le mois le plus chaud au Laos. Dur après les trois semaines de frais au nord du Vietnam.
Nous avons fait une étape à
Vang Vieng, petite ville charmante perdue au milieu des collines qui nous a permis quelques balades et la visite de plusieurs grottes dont une souterraine et inondée qu’on a visitée en bouée, ce qui était une expérience un peu inquiétante.

Puis direction Luang Prabang, sans doute une des plus belles villes du Laos, en tout cas une de mes étapes favorites depuis le début de ce périple. Les choses ont pourtant mal commencé. Malgré notre expérience relative acquise au fil des semaines de voyage on peut dire qu'on s'est laisse piéger comme des bleus. D'abord quelques infos pratiques afin de bien se représenter la situation.
Date : du 12 au 19 avril, semaine de célébration du nouvel an Lao dont trois jours fériés officiels, attendus par toute la population.
Décor :
Luang Prabang, ville bijou classée à l'UNESCO pour ses temples, et supposée proposer les manifestations les plus populaires du nouvel an dans le pays.
Protagonistes : deux andouilles qui se figurent que ces célébrations n'auront aucune incidence sur l'occupation hôtelière de la ville et qui ne vont pas changer leurs plans pour si peu, nous (j'ai bien émis quelques doutes que Julien a balayé de son optimisme légendaire).
Action : matin du 12 avril, on prend le bus pour
Luang Prabang où on arrive enfin à 18h (seulement trois heures de retard cette fois), on débarque au centre-ville comme des fleurs vers la réception d'une guesthouse repérée dans le guide. Après trois établissements complets on se dit que ça va être un peu plus compliqué que prévu et je m'installe à une terrasse avec les sacs pendant que Ju se met en quête d'un lit pour la nuit. Au bout de 2h30 il revient enfin et on passe la nuit dans une chambre miteuse trop chère à deux kilomètre du centre-ville... bref après quelques grincements de dents et une mauvaise nuit de sommeil, on se lève tôt et on trouve une chambre miteuse pas chère en plein centre-ville.

On passe quelques jours a Luang Prabang, la ville est vraiment superbe, des petites rues pavées, quelques maisons coloniales, une trentaine de temples et des cocotiers partout en ville, le tout au bord du Mékong (plutôt bas en ce moment). Nos journées de visite sont animées par la tradition laotienne du nouvel an qui veut que tout le monde s'asperge d'eau pendant la semaine de célébration. Seaux d'eau, pistolets et fusils à eau, bassines, poubelles, tuyaux d'arrosage, tout est réquisitionné pour occuper adultes et enfants sur les trottoirs de la ville. Au bout de cinq minutes dans la rue on est trempé des pieds à la tête. Le premier seau du matin est le plus difficile, puis il vaut mieux être fataliste car plus on court plus on attire les arroseurs. Les enfants sont aux anges et les cibles privilégiées sont les scooters (la très grande majorité des véhicules ici) qui se prennent des dizaines de litres de flotte en pleine poire à longueur de journée. Il existe des variantes avec talc, peinture rouge ou boue (voire de l'eau additionnée d'un des trois) qu'on a réussi a éviter jusqu’à présent, mais il reste encore deux jours...
Les processions sont un peu décevantes (assez peu de costumes et pas d'éléphant) mais on a découvert avec plaisir que tous les moines qui défilaient se faisaient asperger eux aussi, petite revanche car dès qu'on passait visiter un temple les moines nous balançaient des bassines de flotte à la figure pour nous souhaiter la bonne année. Même les flics y ont droit...

21/04/2004, Vientiane

Dernières nouvelles du Laos, nous passons encore deux jours à Vientiane avant de repartir en Thaïlande pour visiter l'est du pays.
Les derniers jours à
Luang Prabang ont été aussi mouillés que les premiers... fatigués d'être aspergés, on a loué un jumbo (une camionnette à plateau équipée de sièges et d'un toit) pour quitter la ville et aller voir des chutes d'eau à 30 kilomètres de là. Le parcours était joli, et on a eu le privilège de traverser de nombreux villages où les enfants nous ont balancé seaux et bassines d'une eau de rivière boueuse et croupie, bien joué !

Ayant écumé toutes les curiosités de la région, nous avons alors pris un bus pour Phonsavan. Début du parcours sans problème, puis à la mi-journée le bus s'arrête en catastrophe le long d'une petite route de montagne. On découvre avec le chauffeur et avec stupeur que la jante d'une des roues avant du bus est fendue sur presque toute sa circonférence. Il s'en est fallu de deux boulons et quelques kilomètres de plus pour que la jante cède complètement et nous envoie dans le fossé... Les types du bus enlèvent la roue fumante et brûlante et arrêtent un bus providentiel qui passait par là pour lui emprunter sa roue de secours (on n'en avait même pas). Changement de roue, cependant pas très rassurant car la roue de secours est usée jusqu’à la corde.
On repart cahin-caha après trois quart d'heure passés au bord de la route en plein soleil, avec la désagréable impression de rouler avec une roue carrée. La
roue hors service nous a rejoint dans le bus, encordée à une rangée de sièges, et une odeur de vieux caoutchouc fondu et d'huile chaude vient s'ajouter à la chaleur suffocante du bus. Les fenêtres grandes ouvertes n'y font rien, le chauffeur roulant à 20 Km/h à cause de la roue carrée.
Au bout d'une heure et demi d'un trajet laborieux, le chauffeur s'arrête à nouveau pour apprécier les dégâts. Le pneu de rechange est déjà fendu sur la moitié de sa circonférence et des lambeaux de caoutchouc pendouillent lamentablement le long de la roue. Fatalistes, on trouve un coin d'ombre pour s'asseoir avec les autres passagers et attendre la nouvelle réparation. On fait la connaissance d'un Français de Lodève, Alain, avec qui on sympathise. Les types du bus récupèrent la jante du pneu mort et le pneu de la jante morte, après une heure de manipulations habiles on repart enfin pour arriver à Phonsavan avec le coucher du soleil.
On passe la soirée avec Alain qui, en bon Méditerranéen, a plus d'une bouteille de Ricard dans son sac. L'apéro s'éternise, et après quatre pastis bien dosés Julien ne marche plus très droit (je m'en suis tenu à la Lao Beer).

Le lendemain on part pour le principal attrait touristique de la région, la plaine des jarres. Cette curiosité regroupe quinze sites différents qui abritent des centaines de jarres géantes datant de deux mille ans. Selon toute vraisemblance les jarres sont taillées dans la pierre (malgré la théorie vaseuse et peu convaincante du guide selon laquelle elles seraient un mélange de sable et peau d'éléphant comme ciment), de formes et tailles différentes mais toujours très grosses (la plus grande pèse six tonnes pour deux mètres cinquante de haut). Les jarres sont disséminées sur des zones de plusieurs centaines de mètres carrés, les trois sites principaux sont distants d'environ quinze kilomètre les uns des autres. La fonction de ces jarres demeure encore mystérieuse, mais il est probable qu'elles aient servi de sarcophage (la légende locale veut que les jarres aient été fabriquées pour la fermentation d'alcool de riz...). L'UNESCO a récemment classé le site et plusieurs archéologues y travaillent toujours. L'ensemble est très impressionnant et les trois sites sont grandioses, d'autant que les jarres sont éparpillées dans des plaines et collines magnifiques; les chemins perdus en pleine nature pour y accéder sont superbes, et on a été enchanté par l'excursion.
La plupart des jarres sont en très bon état mais certaines ont volé en éclat sous les bombardements américains pendant la guerre du Vietnam comme en témoignent les nombreux cratères d'obus présents dans toute la région. Les bombardiers qui revenaient du nord Vietnam vers leurs bases en Thaïlande survolaient le nord et l'est du Laos, et les B52 larguaient leur surplus de bombes sur les zones civiles du pays à leur retour des missions afin de vider leur chargement avant l'atterrissage... ce qui vaut au Laos le triste record du pays au monde ayant reçu le plus grand nombre de bombes par habitant.

Le trajet retour vers Vientiane s'est passé sans encombre. Douze heures dans un bus public bondé (que des locaux), un chargement sur le toit digne des plus grands exodes, une chaleur infernale, la poussière qui s'engouffre par les fenêtres et la porte grandes ouvertes, les gamins qui vomissent à tous les virages et toujours cette mauvaise musique ringarde à plein volume qui accompagne tous les voyages en bus en Asie., généralement des vieux tubes ricains réarrangés à la sauce thaï.

Nous profitons du charme et de la tranquillité de la capitale dans une petite pension au bord du Mékong. Encore et toujours des temples, des statues de bouddha (record battu hier au temple Si Saket qui abrite 6840 statues), des musées, des marchés. On doit louer une moto demain pour visiter les environs.
C'est tout pour aujourd'hui, merci de votre fidélité et n'hésitez pas à nous écrire.

 

 

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