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05/06/2004
, Transit vers Kuala Lumpur

Nous voici revenus du Myanmar, en transit à l'aéroport de Bangkok. Ce dernier mois a été très riche en découvertes, rencontres et problèmes de santé divers, mais surtout l'occasion de découvrir un pays superbe, très peu touristique et des gens adorables comme on n'en avait jamais vu avant.

Nous avons quitté Mandalay pour la ville de Bagan, haut lieu de pèlerinage des Birmans et temps fort d'un voyage au Myanmar. Situé au bord d'un fleuve, le site a abrité jusqu’à treize mille temples, pagodes et chedis construits entre le onzième et le treizième siècle. Il en reste aujourd'hui près de trois mille dont beaucoup sont en très bon état, de taille et style architectural variés, amassés en groupes dans les remparts de la vieille ville ou dispersés dans les plaines alentours. La majorité des temples sont en briques rouges, la plupart possèdent des statues de Bouddha et accueillent encore des fidèles et certains abritent même des fresques d'époque. L'ensemble est grandiose, et dès qu'on prend un peu de hauteur on voit des temples rouges par centaines à perte de vue. On a passé trois jours à arpenter la région pour visiter les plus beaux édifices, à vélo et en carriole à cheval pour les monuments les moins accessibles.

Un voyage de quatorze heures en minibus bondé nous a conduit au lac Inle et nous a permis de rencontrer trois Français très sympas (Eugénie, Peter et Yohan) avec qui on a passé plus de trois jours. La région est superbe, un très grand lac en altitude entouré par des collines verdoyantes, des champs, des rizières et des villages flottants ou perdus dans la nature. On a profité de ce havre de verdure pour se rafraîchir après la chaleur aride des plaines de Bagan : une journée en bateau sur le lac à visiter marché flottant, fabriques d'artisanat divers et villages flottants, une journée de trekking dans les collines à traverser des villages et randonner dans la forêt, du vélo pour aller se baquer dans une eau des sources chaudes à 40 degrés (on n'a pas tenu vingt minutes), et bien sûr quelques balades en ville pour visiter le marché et les pagodes. On a passé toutes nos soirées avec nos trois compatriotes, c'était génial de parler français à nouveau et de refaire le monde autour d'une bière. Il a bien fallu se quitter, Eugénie et Peter partaient en Thaïlande et Yohan voir le rocher doré.

On a opté pour une solution tranquille (d'apparence...), préférant rentrer à Yangon en trois/quatre étapes d'une nuit plutôt que de se taper vingt heures de bus d'un coup. On a donc pris un pick-up pour notre première étape. Après huit heures de trajet laborieux on est arrivé en périphérie d'une ville sordide sous des trombes d'eau, un Hollandais saoulant et égocentrique (rencontré à Inle) collé à nos basques. Vu le coin charmant on s'est dit qu'il serait plus judicieux d'aller directement à Yangon, nos étapes sélectionnées n'étant sans doute que des clones de celle-ci. Après quatre heures attablés à un teashop à attirer la curiosité des Birmans et écouter déblatérer le Hollandais sur son sujet favori (lui-même), on a réussi à attraper un bus (plein) à destination de Yangon. Il ne restait que des sièges très inconfortables dans l'allée centrale (d’où obligation de se lever à chaque fois que quelqu’un veut descendre du bus) mais seulement huit heures de route de nuit à faire vers la capitale. C'était parti...
Au bout d'une heure d'un silence inhabituel, le larbin du bus a eu la riche idée de vouloir réparer la télé en panne pour passer un de ces XXXX de karaoké. L'habile manipulation a eu pour effet de provoquer une coupure dans le circuit électrique, donc plus de clim ni de phares. Nous voilà arrêtés au bord de la route à 22 heures, à regarder passer les bus vers Yangon par dizaines. Après une heure de bricolage incertain (les types ne semblaient pas vraiment s'y connaître), on est reparti tant bien que mal. A suivi un autre arrêt interminable dans la nuit, pendant lequel jacassait bruyamment le Hollandais, puis deux ou trois autres stops dans la journée rythmés par l'intarissable caquetage de notre compagnon de voyage forcé. Au final nous sommes arrivés à Yangon en fin d'après-midi avec plus de dix heures de retard sous une pluie battante, les nerfs mis en pelote par la fatigue et le monologue insupportable et sans le moindre intérêt de notre Hollandais.

Ce changement de programme nous laissait une semaine avant notre départ. Aussi avons-nous décidé d'aller à Pathein, une ville portuaire du delta au sud du pays. Malheureusement Julien a été pris de fièvre et a passé une soirée à délirer et à gémir et la journée suivante au lit. J'ai ensuite eu une infection urinaire qui additionnée à la fatigue et à nos carences alimentaires m'a mise complètement à plat. Bref on a décidé de rester tranquillement à Yangon jusqu'au départ, et on en a profité pour visiter la capitale à notre rythme (le zoo, les payas, les marchés, les teashops, les échoppes, le fleuve, etc.). On s'est un peu retapé malgré des nuits animées par la chasse aux moustiques, et on a quitté la ville ce matin avec un pincement au coeur.

Nous nous apprêtons à passer la nuit à l'aéroport de Bangkok en attendant notre vol de demain midi pour Kuala Lumpur. On est content d'avoir tous vos mails après ce mois de black-out. Nos impressions sur la Malaisie dans quelques jours, grosses bises a vous tous et à bientôt.

13/06/2004, Georgetown

Déjà une semaine en Malaisie, dernière étape de notre voyage. Le contraste est saisissant après le Myanmar, et on redécouvre des routes goudronnées, des bus confortables et des trajets de moins de dix heures.
Le premier contact avec Kuala Lumpur n'a pourtant pas été facile. Après les vingt-quatre heures d'attente à l'aéroport de Bangkok, une heure de queue à l'immigration malaise, quelques difficultés pour retrouver nos sacs et des galères de bus (on a attendu trois quart d'heure le bus pour Kuala Lumpur, puis au bout d’un quart d'heure de route il est revenu à l'aéroport à cause d'un problème quelconque... deux heures à attendre avant le suivant). On a finalement pris un taxi qui nous a amené dans la capitale en plein quartier chinois, où on a commencé la tournée des hôtels. Première chambre sordide : deux lits éventrés aux draps marrons dans une pièce crasseuse de cinq mètres carré sans fenêtre, des murs de placo crépis de taches douteuses, sans parler des sanitaires communs noirs et ébréchés qui n'avaient pas dû voir le détergent depuis trois mois... le tout pour la modique somme de dix dollars (dans tous les autres pays d'Asie du sud-est on a une suite royale pour ce prix-là). On est parti en courant, poursuivant la visite laborieuse de tous les hôtels du quartier proposant les mêmes prestations prestigieuses. On n'avait plus vu de chambres aussi sinistres depuis l'Inde (à un demi dollar la nuit là-bas). Au bout de cinq établissements minables, il était déjà 21 heures et j'étais au bord des larmes, rêvant d'un lit douillet depuis 48 heures. On a repris un taxi pour le triangle d'or, quartier des affaires et des centres commerciaux où on a finalement trouvé une chambre de cinq mètres carré sans fenêtre pour quinze dollars, mais extra propre et dans une guesthouse agréable avec des petits coins salons partout et un toit terrasse génial avec vue sur la ville.

On a passé trois jours à Kuala Lumpur à admirer les grattes-ciel, visiter les quartiers chinois et indien, l'ancien quartier colonial, sans oublier la montée obligée aux tours Petronas (grandioses) et quelques détours dans des centres commerciaux gigantesques (sept étages de galeries marchandes rutilantes), des fast-food et des cinés.
Cela m'a tout de même valu une bonne crève à cause des climatisations omniprésentes ici, deux nuits blanches à tousser et cracher comme un vieux fumeur en stade terminal de cancer du poumon, une gorge à vif qui m'empêche de parler et un pif comme une tomate pelée à force de ruisseler et d'être mouché. Je me shoote aux medocs mais ça n'a pas l'air de passer.

Nous sommes ensuite partis pour les Cameron's Highlands, la plus grande station climatique du pays, entre 1300 et 1800 mètres d'altitude. L'endroit est paradisiaque : température fraîche, soleil, végétation luxuriante et paysages superbes. Le premier jour on est parti randonner tous les deux dans la jungle sur un des nombreux sentiers tracés de la région. On s'est extasié pendant des heures devant toutes les plantes tropicales, fougères, arbres immenses, fleurs sauvages, racines tortueuses et mousses variées que l'on a pris en photo sous tous les angles. Après une heure d'ascension pénible et trois heures de marche à cracher mes poumons, j'étais a court de mouchoirs et nettement moins enthousiaste quant à la beauté des lieux. Ju a bien du reconnaître qu'on était perdu lorsqu'on est arrivé dans un village à trois kilomètres de tout sentier (à sa décharge les chemins de rando du coin ne sont pas du tout balisés, d'où les recommandations du Lonely Planet de partir avec un guide). On s'est retapé tout le chemin en sens inverse, dont les 300 mètres de dénivelé en montée et en descente, et on est enfin arrivé en ville vers 15 heures, murés chacun dans un silence lourd de reproches. On s'est réconcilié devant un repas gargantuesque, spécialité chinoise succulente, le steamboat. Le but du jeu est de tremper dans des soupes bouillantes et savoureuses des morceaux de viande, poisson, tofu, fruits de mer, des oeufs, des nouilles, etc. jusqu’à satiété. Après une heure de mastication féroce et environ cent douze bouchées chacun, on est sorti du resto en roulant. Á essayer absolument.
Le lendemain on a fait une excursion en minibus pour visiter les environs : plantation de thé, ferme aux fraises, ferme aux papillons, temple chinois et jardin de roses (en fait une immense surface à flanc de montagne couverte de centaines de variétés de fleurs, magnifique). Le bon tour pour pigeons où il fallait acheter à chaque arrêt mais c'était super et on n'a (presque) rien acheté.

Ce matin nous avons pris le bus pour Georgetown sur l'île de Penang, une des plus vieille ville coloniale du pays. La suite dans le prochain mail...

23/06/2004, Kota Baru

La fin du voyage approche, plus que deux petites semaines en Malaisie et on rentre au bercail... pas de nostalgie précoce, on profite au mieux de ce temps qui nous reste, et cette dernière semaine a été plutôt réussie.

On a passé trois jours à Georgetown, ville très sympa et qui reflète bien les trois communautés dominantes du pays : indienne, chinoise et bien sûr malaise. Toutes les villes du pays ont d'ailleurs leur Chinatown et Little India, et on trouve plus facilement des restos chinois et indiens que malais. Au niveau religieux on trouve essentiellement des temples indiens (statues colorées ultra kitch), chinois (dragons et dorures) et des mosquées (minaret et femmes voilées, la plupart des Malais sont musulmans).
On s'est pas mal baladé dans la ville coloniale qui abrite beaucoup de vieux monuments : un fort style Vauban, des vieilles maisons chinoises, des bâtiments coloniaux, des hôtels grandioses du début du siècle, des immeubles art déco et bien sûr des temples et mosquées par dizaines. On a aussi loué une moto pour faire le tour de l'île de Penang, très jolie avec ses villages de pêcheurs, la forêt tropicale, des plantations d'arbres fruitiers et des plages de sable blanc.

Après une étape moyenne à Kota Baru (grande ville de la côte est proche de la frontière thaïlandaise et sans grand intérêt), nous sommes partis pour les îles Perenthian profiter un peu des plages paradisiaques du pays. C'était magique...
Les deux îles sont encore très peu exploitées (aucune route et assez peu de logements), essentiellement de la forêt tropicale, quelques baies abritant des plages de sable immaculé bordées par des cocotiers et des récifs coralliens foisonnant de flore et faune marine. La mer est turquoise et cristalline (on dirait une piscine), du sable fin au fond et une eau à trente et un degrés... L'endroit est idyllique, et on a décidé d'y faire un stage de plongée. Trois jours de cours intensifs, bouquins, vidéos techniques et une monitrice pour nous tout seuls. Le premier jour on a fait les exercices de base dans la baie de notre plage (un vrai baquet), le lendemain notre première plongée. C'était féerique, l'eau était limpide et on a vu des centaines de poissons tropicaux : poissons-clowns, poissons-anges, poissons-lions, poissons-rasoirs (traductions approximatives de l'anglais, je ne sais pas trop ce que ça donne en français), des poissons cubiques, des poissons qui se gonflent quand on approche style poisson lune, des barracudas, des petites raies tachetées de bleu, des poissons argentés, bleu fluo, orange et violet, jaune, orange à pois verts, etc. Pour notre première fois on a vu aussi une énorme raie manta nager vers nous et même une tortue qui broutait du plancton ! On était tellement émerveillé qu'on est resté cinq minutes à l'observer, et Ju a dû remonter en partageant l'air de la monitrice après avoir vidé sa bouteille. C'était une expérience géniale, un peu comme de plonger dans un aquarium géant ou de se retrouver dans une émission de Cousteau. On a fait encore trois autres plongées avant de terminer le cours, sur des sites aussi grandioses et plein de poissons, coraux et anémones de toutes les formes et couleurs possibles et imaginables. On a maintenant notre brevet et on peut plonger à dix-huit mètres partout dans le monde.
On a tellement adoré ce stage qu'on est resté un jour de plus sur l'île pour faire deux plongées supplémentaires, une pour aller visiter une épave (un cargo de cinquante mètres de long, assez impressionnant et mystérieux), et une autre sur le site du "pain de sucre", une sorte d'île presque totalement immergée aussi appelée le temple de la mer et qui regorge des poissons habituels, de belles anémones, oursins et concombres de mer; on a même vu deux petits requins et une grosse murène.

Tout ça nous a fait un peu changer nos plans, comme on n'a pas trop eu le temps de profiter de la plage on a annulé une excursion au Teman Negara, un parc national, pour aller se reposer quelques jours (et peut-être plonger encore un peu...) sur l'île de Tioman avant d'aller à Singapour. On est revenu à Kota Baru et on prend ce soir un bus de nuit pour le port de Tioman d’où un ferry nous mènera demain midi dans l’île.

Voilà pour les dernières nouvelles, on vous envoie de grosses bises à tous, les vacances approchent pour les pauvres travailleurs et on espère qu'on vous aura donné envie de partir. Á très bientôt en France.

03/07/2004, Malacca

Dernier message d'Asie, on n'est plus qu’à deux jours de notre vol retour et on compte un peu les heures avant les retrouvailles avec la famille, les amis, le fromage et le bon vin... C'est difficile de penser à autre chose, on essaye donc de profiter de tous les moments qui nous restent ici et de se remémorer tout ce qu'on a vu et vécu depuis janvier.

On a passé trois jours de farniente sur l'île de Tioman (en tuant le temps à lire, bronzer sur la plage, se baigner, manger et dormir), pas de plongée cette fois ci mais même avec un simple masque on a pu voir toutes sortes de poissons tropicaux, une raie et même une tortue à quarante mètres de la plage !

On est ensuite retourné sur la péninsule malaise pour rallier la frontière et aller a Singapour. Encore une fois dépaysement radical, on a adoré cette ville/pays riche aux rues impeccables et aux nombreux bâtiments clinquants (on se croirait chez Mickey)
Les trois jours nous ont coûté autant que le mois en Birmanie mais on s'est régalé à se balader dans le business district (une journée de marche le nez en l'air à admirer les grattes-ciel et observer les jeunes cadres affairés en goûtant nos six mois de répit), à visiter le quartier colonial, le bord de la rivière et à faire du shopping dans les centaines de centres commerciaux qui pullulent dans toute la ville. Singapour est un vrai temple de la consommation et le shopping une activité à part entière. Jusqu’à dix heures du soir des milliers de consommateurs en puissance se ruent dans les centres commerciaux, boutiques, stands de rue, marchés et autres lieux où dépenser son argent. On n'avait jamais vu autant de boutiques de notre vie, il y a même une rue dédiée exclusivement au shopping : Orchard Road, un kilomètre et demi de long, bordée uniquement de centres commerciaux de cinq à sept étages (dont un Carrefour géant où on a salivé devant les yaourts, fromages, vins français et autres charcutailles), un de ces centres n'abrite que des boutiques de luxe et tous ont en commun un food center en sous-sol, soit plusieurs dizaines de stands de nourriture variée où s'empiffrer à toute heure du jour et de la nuit.

Nous sommes maintenant à nouveau en Malaisie pour notre dernière étape. Malacca, vieille ville coloniale successivement portugaise, hollandaise puis anglaise. La ville compte de nombreux musées, églises, temples, mosquées et a bien sûr son traditionnel Chinatown et little India. L'endroit est très paisible et agréable, et une petite colline surplombe le centre historique et permet d'admirer le paysage. On se balade dans les petites ruelles pavées, on flâne dans les boutiques chinoises et on mange nos plats asiatiques préférés et des fruits tropicaux que l’on déguste comme les derniers repas de condamnés...

Fin du voyage, on a hâte de vous retrouver après ces six mois de séparation. Encore merci de vos messages et de très grosses bises à tous.

 

 

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